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pauvres niais, vous vous y opposerez ou vous les subirez, mais vous ne les utiliserez pas.

« Voilà. J’ai fini. Je désirais faire entendre toutes ces choses à quelqu’un. Maintenant nous n’avons plus rien à nous dire. Adieu. »

Il toucha mon épaule d’un geste définitif, descendit du glacis en trois bonds et en un moment il disparut, comme un prophète cesse d’être visible aux yeux des humains qu’il vient d’avertir.

Je le laissai aller sans un mot, sans un geste. J’étais comme stupéfait. Après quelques instants, tandis que les paroles que j’avais entendues retentissaient encore en moi, je regardai alentour. Les fortifications m’offraient une perspective désertée. Assez loin, au pied d’un bastion, un groupe de soldats s’exerçaient au clairon. Ils m’apparurent minuscules et pareils à des jouets.