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Dix jours passèrent pendant lesquels je n’eus aucune nouvelle de Silbermann. J’avais peu de renseignements sur l’affaire de son père ; je savais seulement, et par les journaux, que l’instruction se poursuivait et que mon père avait convoqué plusieurs témoins. Enfin, au bout de ce temps, je reçus une lettre de lui. Il m’offrait un rendez-vous, me fixait la date, et il ajoutait : « Je pars le lendemain. »

Le lieu qu’il m’avait indiqué était près de sa maison. Je m’y trouvai avant lui. Je le vis venir de loin ; et, comme je l’aperçus, je me ressouvins de notre première rencontre. Il avançait avec la même démarche, tout agité, le front inquiet ; mais, cette fois-ci, ce n’était point une apparence qui le faisait imaginer entouré d’ennemis.

Je courus vers lui. L’émotion, la gêne me firent balbutier je ne sais quoi. Il m’interrompit :