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Je lui écris successivement deux lettres ; elles restent sans réponse. Et comme je n’ose me présenter chez lui où je sais que maintenant mon nom est haï, je vais rôder autour de son habitation dans l’espoir de le rencontrer. Une fois, je m’enhardis à interroger quelqu’un de sa maison et, sur l’information vague qu’il est sorti, je décide d’attendre son retour. Il y a devant sa demeure un jardin dont la grille est entrebâillée. Je me glisse là et, posté dans l’obscurité, je surveille les allées et venues dans la rue. Tenant des mains les barreaux de fer dont le froid me glace, je jure de ne desserrer les doigts que quand Silbermann apparaîtra et pour me précipiter vers lui. Chaque ombre, chaque voiture qui passe, me font tressaillir. Les heures s’écoulent. La nuit est tout à fait tombée. Enfin, les mains engourdies, épuisé de fatigue, je rentre chez moi, me reprochant durement ce manque de fermeté. Mes parents, après m’avoir attendu