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guettait mon passage, ma mère. Cruelle exécutrice de l’arrêt que j’avais pressenti, elle avança vers moi.

— C’est ainsi que tu obéis à ton père, me dit-elle d’une voix haute et sévère.

Silbermann, ayant ôté son chapeau, s’était approché d’elle, la main courtoisement tendue.

Se tournant à peine vers lui, elle lui jeta sans pitié :

— Vous devriez comprendre, Monsieur, que les circonstances ont rendu impossibles toutes relations entre vous et mon fils.

Cet affront amena instantanément sur le visage de Silbermann une expression de haine qui, se mélangeant à sa première attitude, lui composa un masque bizarre et équivoque. Arrêté net dans son salut mais encore courbé, son corps parut prêt à bondir. Sa main, revenue en arrière, se dissimula par un geste contourné. Et je sentais au dedans de