et même se plaisait à les lire du coin de l’œil. Ces procédés n’échappaient pas à Silbermann, mais il ne le montrait point. Là encore, pour les mêmes raisons prudentes, il maîtrisait sa fierté et son caractère prompt. Je reconnaissais à peine sa figure ; sauf une grimace amère de la bouche, comme s’il eût vraiment bu l’affront, elle prenait à ces moments une expression humble et insensible. On eût dit que maintenant, pour arriver à ses fins, il déguisât sa jeune et superbe nature sous un vieil habillement légué par ses pères, habillement servile et honteux mais d’une trame à toute épreuve.
Le tapage autour de Silbermann grandit au point que le proviseur fut obligé de prendre certaines mesures. On redoubla de surveillance dans notre cour. Un répétiteur fut chargé de se tenir à la porte du lycée et de l’escorter jusqu’à sa classe. Alors, on n’entendit plus cette rumeur qui annonçait sa venue, mais tous les