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qui avait accueilli si rudement la prière de son fils pût se laisser fléchir par un étranger ?

Silbermann reprit d’un ton accablé :

— Ce matin encore, il y a dans la Tradition Française un article terrible contre mon père. Maintenant que son cas est soumis à la justice, est-ce que ses ennemis ne devraient pas l’épargner ?

Nous fûmes dépassés à ce moment par un groupe d’élèves de Saint-Xavier qui se rendaient au lycée et qui, ayant vu Silbermann, se retournèrent à plusieurs reprises, ricanant et sifflant. Aussitôt Silbermann se redressa et prit mon bras avec une feinte désinvolture, tout en me disant sourdement :

— Hein ! Regarde-les… Quelle cruauté ! Ah ! je la sens bien, la charité chrétienne !

Puis il continua, avec une figure farouche :

— Mais ils ne triompheront pas de moi. Ils veulent me chasser d’ici. Je ré-