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ne plus le considérer comme un de tes camarades.

Il avait repris sa physionomie habituelle. Et tandis que je me retirais à reculons de son cabinet, ayant devant les yeux son front empreint de justice et d’austérité, je m’avisai avec stupeur combien ces vertus irréprochables favorisaient les décisions inhumaines et les pensées indignes.


Le lendemain matin, je trouvai de nouveau Silbermann posté au coin de la rue. Il me demanda anxieusement le résultat de ma démarche. Je ne lui avouai pas la scène qui avait eu lieu. Je lui dis seulement que mon père ignorait encore l’affaire et qu’il ne m’avait rien promis.

— Mais qui pourrait agir sur lui ? dit Silbermann avec impatience… Un de ses collègues ? Une personnalité politique ?… Mon père en connaît plusieurs.

Je haussai les épaules et le détrompai. Était-il raisonnable de croire que celui