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il reprit sur un ton plus bas, grave, pathétique :

— Telle est la vérité. Il importe que ton père la connaisse. Rapporte-lui tout ce que je viens de te dire, je t’en conjure. Fais-lui admettre ces choses. Arrange-toi pour qu’il conclue tout de suite à un non-lieu. Il ne faut pas que mon père soit inculpé. S’il était poursuivi, songe à mon avenir. Qu’adviendrait-il de ces beaux projets que tu es seul à connaître, mon ambition d’écrire des livres, d’être un grand Français ?… Peut-être serais-je obligé de quitter le lycée ?… Que deviendrais-je ? Sauve-moi de ce désastre…, sauve-moi… Une fois, tu te rappelles, tu as juré que tu ferais pour moi tout ce qui serait en ton pouvoir… Eh ! bien, je te le dis, mon sort dépend de toi.

À ces paroles, je l’interrompis. L’émotion serrait ma gorge. Mais je trouvais cette émotion si délicieuse que, de gratitude, je pressais les mains et les bras de