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pour le lycée, je vis, m’attendant au coin de la rue, Silbermann.

— Eh ! bien, tu sais ce qui se passe ? dit-il avec vivacité. Mon père est victime d’une machination abominable. Je vais tout te raconter. Mais, d’abord, qu’est-ce que ton père t’a dit ?

Je répondis que nous n’avions pas parlé de l’événement.

— Écoute-moi, reprit Silbermann. Il faut que tu saches la vérité. Les Français de France, soit pour une vengeance personnelle dont nous ignorons le motif, soit par simple antisémitisme, se sont mis en campagne contre mon père. Chaque jour, dans la Tradition française, il est insulté copieusement et accusé de délits imaginaires. Or, pour le perdre, on n’a rien trouvé de mieux que de lui tendre un piège. Cet été, au cours de notre voyage en province, mon père a acheté beaucoup d’objets d’art provenant des églises et que les bons curés se hâtaient de soustraire aux