Page:Lacretelle Silbermann.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.

faîte à l’aide de faux papiers et que l’acheteur lésé maintenait sa plainte. Ces explications étaient produites par le journal qui avait le premier ébruité l’affaire, la Tradition française, et qui appartenait à la ligue des Français de France. On ajoutait que d’autres faits plus graves encore pourraient être reprochés à l’antiquaire Silbermann.

Deux jours passèrent. L’anxiété de Silbermann grandissait visiblement. Étant avec moi, il tomba à plusieurs reprises dans de lourds silences d’où il sortait par une animation factice s’il se voyait observé, comme font ceux qui veulent détourner de leur personne un soupçon.

Ce soin était nécessaire, car l’affaire Silbermann était devenue au lycée le sujet de toutes les conversations. Dans la cour, on chuchotait sur son passage, on le montrait du doigt ; et me rappelant ce qu’il m’avait confié sur sa sensibilité, sur son œil toujours en éveil, je pouvais