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sensualité apparaissait sur son visage, il s’écria vers moi :

— Ah ! comme Chateaubriand eût dépeint cette scène !… Hein ! Vois-tu sa phrase ?

Et après une seconde de réflexion, il déclama :

— Spoliés de leurs augustes demeures, les princes du catholicisme étaient réunis en plein air, comme les premiers serviteurs du Christ…

Mon esprit se trouvait à ce moment fort éloigné de la littérature. Il me semblait voir des adversaires abattus, mais des adversaires si proches que leur ruine m’atteignait. Je m’écartai de la fenêtre et entraînai Silbermann.

Maintenant de tels éclats étaient fréquents chez Silbermann. Sa nature s’altérait. Il dénonçait constamment, avec une ironie amère, les injustices et les ridicules qu’il apercevait ; et même il allait jusqu’à considérer avec une horrible