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parents, de le recevoir souvent à la maison, mais je me rendis presque tous les jours chez lui.

J’assistai de là, une fois, à une scène dont le souvenir m’est resté.

C’était à l’époque où de nouvelles lois concernant l’exercice des cultes et les biens ecclésiastiques devaient être appliquées. À cette occasion, le propriétaire du château de la Muette invita les évêques de France ainsi que de nombreuses personnalités du monde catholique à se réunir chez lui afin de conférer sur la situation faite au clergé. Nous vîmes, par les fenêtres, les évêques passer et repasser lentement dans le parc. On distinguait les gants violets et le liseré des soutanes. Quelques graves personnages, tête nue, les escortaient. L’attitude de tous était empreinte de mesure et de résignation ; Ce spectacle faisait sur moi une impression très forte. Je ne disais mot. Silbermann était posté au carreau voisin ; ses