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apporterait à nos habitudes, modifierait la situation de Silbermann au lycée. Mais la composition de la classe fut à peu près la même. Le jour de la rentrée, Philippe Robin passa à côté de moi sans m’adresser un regard. Les haines, la rancune persistèrent ; la quarantaine continua.

Notre nouveau professeur était un vieil homme qui ne se souciait plus guère de l’enseignement qu’il donnait. Il se plaisait surtout à observer chez ses élèves les travers des natures et à voir jouer les petites passions. Nous étions pour lui des marionnettes auxquelles il distribuait malicieusement de temps à autre des coups de bâton.

La figure et les gestes de Silbermann, le petit drame qu’il devina autour de lui, l’alléchèrent aussitôt. Il vit là un acteur bon à lui donner un spectacle divertissant et il le mit en vedette.

La même intimité reprit entre Silbermann et moi. J’évitai, par crainte de mes