Page:Lacretelle Silbermann.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je crois que je vais encore avoir un étouffement.


La scène violente de la cour avait été vue d’un répétiteur. En raison des conséquences dangereuses qu’elle avait failli avoir, l’agresseur fut gravement puni, et l’affaire fit assez de bruit pour qu’on n’osât plus persécuter ouvertement Silbermann. Mais ses ennemis ne désarmèrent pas et changèrent seulement de tactique. Nous fûmes tous deux mis en quarantaine. Personne, ni en récréation ni en classe, ne nous adressa plus la parole. Les groupes s’écartaient sur notre passage ; les bouches se fermaient. Maintenant, tandis que je me promenais dans la cour avec lui, je tâchais, n’ayant plus à le défendre, à le perfectionner, ce qui était aussi ma mission. J’aurais voulu qu’il perdît ce besoin continuel de s’agiter, de parler, de se mettre en évidence. Je lui recommandais d’une façon détournée le recueil-