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nifestait d’une manière non moins admirable. Une hérésie formidable était née ; les évêques s’assemblent en Orient, dans cet Orient où le christianisme avait pris naissance, et où Jésus-Christ l’avait consommé par son sacrifice, dans cet Orient où était le centre des affaires humaines par la translation du siège impérial à Constantinople. Eh bien ! qui présidera ce premier concile œcuménique, où l’Église universelle se trouve représentée par des martyrs portant les cicatrices de leurs combats ? Qui ? le successeur de saint Pierre, non pas même par lui, mais par ses légats, par un évêque d’Espagne et deux simples prêtres. Est-ce assez ? Non ; le concile envoie ses actes au Saint-Siège pour en obtenir la confirmation, abaissant ainsi devant sa suprématie la première et la plus auguste assemblée chrétienne. Ainsi en sera-t-il à Éphèse, à Chalcédoine, à Constantinople ; on ne cessera de voir les hérésies naître en Orient, et l’Orient recourir au pontife de Rome pour les extirper. Constantinople, devenue la ville impériale, loin de prétendre à la première place, fera de vains efforts pour obtenir la seconde ; deux fois dans le premier concile de Constantinople et dans celui de Chalcédoine, elle essaiera d’obtenir cette seconde place. La papauté sera inflexible ; elle maintiendra les droits des Églises d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem, et tout l’univers catholique avec elle n’assignera que la cinquième place au siège de Constantinople. Ces faits, plus manifestes que le, soleil, étaient ménagés par la Provi-