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ces mêmes voies qu’il nous destinait à reprendre un jour dans un sens opposé ; en sorte qu’il ne nous a fallu, pour parler comme nous l’avons fait, qu’un peu de mémoire et d’oreille, et que nous tenir, dans le lointain de nous-même, en unisson avec un siècle dont nous avions tout aimé. De là, je le présume, les sympathies qu’on nous a prodiguées, et aussi les voix accusatrices qui nous ont poursuivi. Les uns nous ont traité comme un frère aventuré dans les régions de la foi, les autres comme un frère perdu dans les ressouvenirs du monde. Nous avons tâché d’être doux envers les uns comme envers les autres, envers le succès comme envers l’humiliation. Dieu, qui est le juge des cœurs, nous a soutenu.

On a demandé quel était le but pratique de ces Conférences. Quel est, a-t-on dit, le but de cette parole singulière, moitié religieuse, moitié philosophique, qui affirme et qui débat, et qui semble se jouer sur les confins du ciel et de la terre ? Son but, son but unique, quoique souvent elle ait atteint par delà, c’est de préparer les âmes à la foi, parce que la foi est le principe de l’espérance, de la charité et du salut, et que