Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 2 - Conférences de Notre-Dame de Paris.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Dieu, et pour concevoir le désir d’étudier plus profondément ce grand abîme de la Sagesse souveraine.

La suprématie spirituelle du nouveau Pontife avait été fondée par Jésus-Christ avec ces trois paroles célèbres et dans trois mémorables circonstances. Se promenant un jour en Galilée avec ses disciples, il s’arrêta et leur dit : Qu’est-ce que les hommes disent de moi ? Et les disciples répondirent : Les uns disent que vous êtes Jean-Baptiste ; les autres que vous êtes Élie ; d’autres Jérémie ou l’un des prophètes. Alors il leur dit : Et vous, que dites-vous de moi ? Et Pierre répondant lui dit : Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant. Et Jésus lui dit : Tu es bien heureux, Simon, fils de Jean, parce que ce n’est point la chair ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est au ciel. Et moi je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle, et je te donnerai les clefs du royaume des cieux. Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le ciel[1]. Et dans la dernière cène, se tournant tout à coup vers Pierre, il lui dit : Simon, Simon, voici que Satan a demandé de vous cribler comme le froment, et moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point, et quand un jour tu seras converti, confirme tes frères[2]. Enfin, après sa résurrection, Jésus dit un jour à

  1. Saint Matthieu, chap. XVI, vers. 13 et suiv.
  2. Saint Luc, chap. XXII, vers. 31 et 32.