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Calvaire dans la personne d’un Dieu, a recréé et sauvé le monde, et, transmise à l’Église catholique, y perpétuera jusqu’au dernier jour, avec l’héroïsme de la vertu, la splendeur de l’autorité.

Le troisième caractère de la certitude morale, c’est le nombre, non pas le nombre matériellement pris, mais le nombre ajouté à la science et à la vertu ; car il est manifeste que plus il y a d’hommes savants et vertueux groupés autour d’une doctrine, moins elle laisse de prise à la faiblesse humaine et au soupçon. Or l’Église possède aussi le nombre. Ce n’est pas un petit troupeau d’hommes qui la compose, hommes à part de la foule, qui ne pourraient être entendus par elle, et qui formeraient comme un collège privilégié dans l’humanité. L’Église, à ne considérer même que celle qui est enseignante, renferme une multitude considérable d’hommes de tous les pays et de toutes les conditions, auxquels il faut joindre une foule d’hommes de l’Église enseignée qui possèdent autant la science et la vertu que les membres de l’Église enseignante, et qui rendent témoignage, par leurs lumières et leurs actes, à la vérité catholique. Il y faut même comprendre ceux qui, moins éclairés, rendent néanmoins par leur adhésion témoignage à la même vérité, en montrant qu’elle va à toutes les natures, à toutes les intelligences, à tous les cœurs.

Quel sera l’enseignement humain qui pourra se comparer à l’enseignement de l’Église, et se flatter de posséder au même degré la science, la vertu et le