Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 2 - Conférences de Notre-Dame de Paris.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

homme éternel, un Juif qui se lève pour dire : Oui, c’est vrai, j’y étais.

La plus haute puissance morale : car l’Église est chaste, elle engendre la chasteté, et il n’y a pas de mœurs sans la chasteté. C’est la chasteté qui fait les familles, les races royales, le génie, les longs et forts peuples. Là où cette vertu n’est pas, il n’y a que de la boue dans un tombeau. Ah ! s’il y a ici des hommes qui ne soient pas mes frères par la foi, je ne veux qu’invoquer leur conscience, je leur demanderai : Êtes-vous chastes ? Comment croiriez-vous si vous n’êtes pas chastes ? La chasteté est la sœur aînée de la vérité ; soyez chastes pendant un an, et je réponds de vous devant Dieu. C’est parce que nous possédons cette vertu que nous sommes forts, et ils savent bien ce qu’ils font, ceux qui attaquent le célibat ecclésiastique, cette auréole du sacerdoce chrétien. Les sectes hérétiques l’ont aboli parmi elles ; c’est le thermomètre de l’hérésie : à chaque degré de l’erreur correspond un degré, sinon de mépris, du moins de diminution de cette céleste vertu.

Enfin la plus haute puissance sociale : il n’est pas de société possible si elle n’est fondée sur le respect du pouvoir par les peuples, et des peuples par le pouvoir. Eh bien ! l’Église catholique porte le respect des peuples pour le pouvoir à son plus haut degré : elle change le maître en père ; de sorte que si le père se trompe, les enfants font comme les fils du patriarche, ils couvrent ses fautes du