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souffle où il veut, qui donne sans mesure, mais avec distribution, qui fait les uns apôtres, les autres prophètes, ceux-ci évangélistes, ceux-là pasteurs et docteurs, afin d’employer toute sainteté au ministère qui édifie le corps du Christ[1]. Enfant de cet esprit un et multiple, respectons sa présence en chacun de nous, et dès qu’une âme rend dans le siècle le son de l’éternité, dès qu’elle témoigne en faveur du Christ et de son Église, ne nous montrons pas plus rigoureux que Celui qui a dit : Quiconque n’est pas contre vous est pour vous[2]. Il ne s’agit pas de suivre les règles de la rhétorique, mais de faire connaître et aimer Dieu ; ayons la foi de saint Paul, et parlons le grec aussi mal que lui.

Appelé par le choix de deux évêques dans la première chaire de l’Église de France, j’y ai défendu la vérité comme j’ai pu, avec un accent sincère du moins, et qui a touché les âmes. Je publie aujourd’hui les paroles que j’y disais. Elles arriveront au lecteur froides et décolorées ;

  1. Saint Jean, chap. III, vers. 8 et 34. — Saint Paul aux Hébreux, chap. II, vers. 4. — Idem, aux Éphésiens, chap. IV, vers. 11 et 12.
  2. Saint Marc, chap. IX, vers. 39.