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« dans les choses humaines, n’en était cependant « pas ravi, parce qu’il y cherchait vainement la sa « gesse de Dieu, qui est le Christ. Nul des philo « sophes, en effet, ne l'a communiquée aux hom« mes; nul des princes de ce monde ne l’a connue. « C’est pourquoi, de peur de consumer en d’inu «tiles travaux la fleur et la force de sa jeunesse, « et pour éteindre la soif qui le dévorait, il alla « puiser aux sources profondes de la théologie. In-voquant et priant le Christ, qui est la sagesse du du Père, il ouvrit son cœur à la vraie science, ses « oreilles aux docteurs des saintes Écritures; et « cette parole divine lui parut si douce, il la reçut « avec tant d’avidité et de si ardentsdésirs, que, pendant quatre années qu’il l’étudia, il passait des nuits presque sans sommeil, donnant à l’é« tude le temps du repos. Afin de boire ce fleuve « de la sagesse avec une chasteté plus digne encore « d’elle, il fut dix ans à s’abstenir de vin. C’était « une chose merveilleuse et aimable à voir que cet « homme en qui le petit nombre de ses jours accu«  sait la jeunesse, mais qui par la maturité de sa « conversation et la force de ses mœurs révélait le « vieillard. Supérieur aux plaisirs de son âge, il ne « recherchait que la justice; attentif à ne rien per« dre du temps, il préférait aux courses sans but le sein de l’Église sa mère, le repos sacré de ses « tabernacles, et toute sa vie s’écoulait entre une « prière et un travail également assidus. Dieu le « récompensa de ce fervent amour avec lequel il