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faire une couche semblable à ta sienne. On ne sait rien de plus des six premières années de sa vie.

A sept ans commencés il quitta la maison paternelle, et fut envoyé à Gumiel d’Izan, chez un oncle qui remplissait dans cette église les fonctions d’archiprêtre. Ce fut là, près de la sépulture de ses aïeux, et sous la double autorité du sang et du sacerdoce, que Dominique passa la seconde partie de son enfance. « Avant que le monde, dit un histo- « rien, eût touché à cet enfant, il fut confié, comme « Samuel, aux leçons de l’Église, afin qu’une dis« cipline salutaire prît possession de son cœur en« core tendre; et il arriva, en effet, que, posé sur « ce fondement solide, il croissait en âge et en « esprit, s’élevant chaque jour, par un progrès « heureux, à une plus haute vertu (1). »


L’université de Palencia au royaume de Léon, la seule que possédait alors l’Espagne, fut la troisième école où se forma Dominique. Il y vint à quinze ans, et se trouva pour la première fois abandonné à lui-même, loin de l’heureuse vallée où, sous les murs de Calaruéga et de Gumiel d’Izan, il avait laissé tous ces doux souvenirs qui rappellent l’âme au lieu natal. Le séjour qu’il fit à Palencia fut de dix années. Il consacra les six premières à l’étude des lettres et de la philosophie, telles qu’on les enseignait alors. « Mais, dit un historien, l’angélique jeune « homme Dominique, bien qu’il pénétrât facilement


(1) Constantin d’Orviélo, Vie de saint Dominique; n. 3.