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progrès des causes qui ont changé dans l’oreille de la postérité l’harmonie du nom de saint Dominique. Quant à présent, je me suis borné à décrire les faits de sa vie, tels que les monuments contemporains me les ont fournis, et pour toute polémique je me retranche derrière ces invincibles monuments. A quiconque par-lera de saint Dominique autrement que je n’en parle, je lui demanderai une ligne du treizième siècle, et, s’il me trouve trop exigeant, je me contenterai d’un seul mot. Voilà pour le livre; parlons de l’œuvre. J’étais parti de France, le 7 mars 1839, avec deux compagnons. Nous allions à Rome prendre l’habit des Frères Prêcheurs et nous soumettre à l’année de noviciat qui précède les vœux. L’année finie, nous nous agenouillâmes, deux Français seulement, aux pieds de Notre-Dame de la Quercia, et, pour la première fois depuis cinquante ans, saint Dominique revit la France au banquet de sa famille. Aujourd’hui nous habitons le couvent de Sainte Sabine au mont Aventin. Nous sommes six Français, tous tirés de ce monde par des voies diverses, tous ayant vécu d’une autre vie que celle que Dieu nous fait présentement. Nous passerons là plusieurs années, s’il plaît à Dieu, non pour éloigner le