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— LI —

de saint Thomas d’Aquin; il fondait un nouveau couvent de son Ordre. L’année suivante (1854) il commença, dans la cathédrale de cette ville, une série de conférences qui devaient faire suite à celles de Notre-Dame. Il se proposait d’y exposer toute la morale chrétienne dans un enseignement qui aurait duré six ou sept ans. Il ne lui fut donné que de jeter les vastes et splendides fondements de son nouvel édifice. C’était encore l’éloquence entraînante et l’incomparable splendeur des grands jours de Notre-Dame; mais sa voix commençait à fléchir sous les efforts de son ardente parole; et quand, en 1855, la jeunesse de Toulouse vint le solliciter de poursuivre le cours de ces conférences, il se vit obligé de lui opposer un refus, car ses forces trahissaient sa pensée et son désir de dévouement. Mais si l’orateur des grandes chaires avait glorieusement fini sa journée, la Providence avait encore compté au Religieux bien des heures et voulait lui confier bien des travaux. Vers la fin de son provincialat, une œuvre nouvelle, qui se rattachait à la mission doctrinale de son Ordre, réclama ses principales sollicitudes: c’était la fondation du Tiers-Ordre enseignant.

Depuis de longues années, son désir de faire à la société un bien spirituel qui pût féconder