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— XXXIX —

« un asile sacré. » Au lieu de l’émeute annoncée ce fut le silence de l’admiration. La presse hostile montra la même estime de son courage et le même respect pour son enseignement; et chaque dimanche, pendant deux mois, un succès toujours croissant prouva à tous que le Moine prêcheur n’avait pas trop présumé de son pays ni de son temps. — Ce fut, il l’avouait lui-même, la plus périlleuse et la plus décisive de ses campagnes. Elle affermit les courages, rehaussal’autorité de la religion, et préluda dignement à la lutte parlementaire de cette mémorable année et de l’année suivante, où les Ordres religieux, violemment attaqués à la tribune, furent défendus comme ils ne l’avaient pas été depuis 1789. (M. de Montalembert.) De 1843 à 188l, chaque hiver, pendant l’avent, le Père Lacordaire continua ses conférences de Notre-Dame au milieu des foules empressées qui ne pouvaient se lasser de l’entendre. Le carême venu, il évangélisait les provinces, Grenoble, Lyon, Strasbourg, Liège, Toulon, et prononçait les admirables panégyriques de Mgr Forbin Janson, du général Drouot et de Daniel O’Connell. A Lyon, telle était la multitude de ses auditeurs, que dès six heures du matin on prenait des places pour la conférence, qui ne devait commencer qu’une heure