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siècle, après s’être révélée à fond dans les horreurs de la Révolution, travaillait le sol de la France d’une manière plus occulte, et, par là, plus perfide. Presque tous ceux qui avaient quelque ascendant sur l’opinion, les hommes de la science, de la presse, de la tribune, s’étaient faits ses complices. « Les générations ne sortaient « de l’enfance que pour mépriser ou détester « l’Évangile, et, pour comble de séduction, la, « liberté, accourant au-devant d’elles, couvrait « de son image généreuse l’impiété qui les dévo«  rait (1). » Et voici qu’un enfant de ce siècle sans foi, hier encore ami de ses égarements, se présentait en chaire avec la prétention de réparer les ruines du vieil édifice catholique et de le venger du mépris. L’entreprise était hardie; aussi le jour où devaient commencer les conférences, « l’église de Notre-Dame se remplit d’une mul « titude qu’elle n’avait pas encore vue; toute la « jeunesse, les amis et les ennemis, et cette foule « curieuse qu’une grande capitale tient toujours « prête pour tout ce qui est nouveau, s’étaient « rendus à flots pressés dans l’ancienne basi« lique (2). » Le succès de ce premier discours fut si complet, que l’archevêque voulait sur-le-

(1)Notice sur Ozanam. (2) Mémoires.