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LA TERRE PATERNELLE

IX.

les prières d’une mère.


Les jours qui suivirent l’enterrement n’eurent rien de remarquable dans la famille Chauvin : toujours la monotonie affreuse de la misère. Le père continuait seul maintenant son travail ; la mère et la fille essayaient de reprendre courage avec leurs occupations ordinaires.

Tous les anciens amis de Chauvin l’avaient abandonné depuis longtemps. Comme à l’ordinaire, il en comptait beaucoup au temps de la prospérité ; les jours mauvais étaient venus, et tous avaient pris la fuite. Un seul ne l’avait point abandonné, et le visitait souvent ; il le secourait même autant que ses faibles moyens le lui permettaient. Sa bonhomie, sa franchise et son cœur généreux l’avaient rendu l’ami intime de cette famille. C’était le vieux Danis, ancien voyageur, âgé de près de soixante-dix ans, haut de