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LA TERRE PATERNELLE.

Chauvin, puis à François, son fils. Enfin, Jean-Baptiste Chauvin, au temps où commence notre histoire, en était propriétaire comme héritier de son père François, mort depuis peu de temps, chargé de travaux et d’années. Chauvin aimait souvent à rappeler cette succession non interrompue de ses ancêtres, dont il s’enorgueillissait à juste titre, et qui comptait pour lui comme autant de quartiers de noblesse. Il avait épousé la fille d’un cultivateur des environs. De cette union il avait eu trois enfants, deux garçons et une fille. L’aîné portait le nom de son père ; le cadet s’appelait Charles, et la fille Marguerite. Les parents, par une coupable indifférence, avaient entièrement négligé l’éducation de leurs garçons ; ceux-ci n’avaient eu que les soins d’une mère tendre et vertueuse, les conseils et l’exemple d’un bon père. C’était sans doute quelque chose, beaucoup même ; mais tout avait été fait pour le cœur, rien pour l’esprit. Marguerite là-dessus avait l’avantage sur ses frères. On l’avait envoyée passer quelque temps dans un pensionnat, où le germe des plus heureuses dispositions s’était développé en elle ; aussi c’était à elle qu’était