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LA TERRE PATERNELLE.

Ce lieu charmant ne pouvait manquer d’attirer l’attention des amateurs de la belle nature, aussi, chaque année, pendant la chaude saison est-il le rendez-vous d’un grand nombre d’habitants de Montréal, qui viennent s’y délasser pendant quelques heures, des fatigues de la semaine, et échanger l’atmosphère lourde et brûlante de la ville contre l’air pur et frais qu’on y respire.

Parmi toutes les habitations de cultivateurs qui bordent l’île de Montréal en cet endroit, une se fait remarquer par son bon état de culture, la propreté et la belle tenue de la maison et des divers bâtiments qui la composent.

La famille qui était propriétaire de cette terre, il y a quelques années, appartenait à une des plus anciennes du pays. Jean Chauvin, sergent dans un des premiers régiments français envoyés en ce pays, après avoir obtenu son congé, en avait été le premier concessionnaire, le 20 février 1670, comme on peut le constater par le terrier des seigneurs ; puis il l’avait léguée à son fils Léonard ; des mains de celui-ci elle était passée par héritage à Gabriel