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LA TERRE PATERNELLE.

sachant que la pension était forte, était en proie à une vive inquiétude de savoir si elle lui serait exactement payée ; le fils, de son côté, tâchait de deviner, à l’air de son père, s’il n’aurait pas en lui un créancier dur et exigeant. Cependant tout alla passablement bien la première et la seconde année. Les articles de la pension furent assez exactement payés à leurs diverses échéances ; même le cochon raisonnable fut ponctuellement délivré en nature au temps fixé ; la vache qui ne meurt point continuait de se porter à merveille, et à faire régulièrement ses devoirs de laitière et d’épouse ; mais bientôt quelque retard dans la livraison de certains items, causé par la mauvaise récolte et une gêne temporaire, emmena quelques observations de la part du père. Le fils répliqua ; quelques mots un peu brusques furent échangés de part et d’autre : le père se plaignit de la mauvaise qualité des articles : que le pot et ordinaire n’était point tel que convenu ; que les chevaux étaient toujours occupés quand il voulait s’en servir, etc., etc. D’une parole à une autre, les choses s’aigrirent, et la guerre éclata. Le père, invoquant la clause de l’in-