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des Langues Celtique & Françoise.


que s’ils écrivoient en prose, & que leur style ne se distinguant que par la vivacité des images, la force & la richesse des idées, les expressions & les tours hardis, ne s’éloigne du naturel de la prose que par une élégance particuliere, qui, loin de marquer la foiblesse de l’art, est le caractere du génie.

Ce ne fut guere que sous François premier que notre versification prit, à-peu-près, la forme qu’elle a aujourd’hui : c’est ce prince qui a tiré la langue de la barbarie ; & peut-être dans le seul cours de son regne, la langue françoise fit-elle autant de progrès, eu égard à l’état où elle étoit lorsqu’il monta sur le trône, qu’elle en a fait depuis. Ce n’est pas qu’il ne soit arrivé de prodigieux changements dans la langue, mais on pourroit assurer qu’ils ne sont ni aussi considérables, ni aussi essentiels que ceux qui se firent sous le regne de François premier. A l’exception de quelques termes qu’il étoit nécessaire d’introduire dans la langue, pour exprimer des idées qui n’avoient pas leurs termes propres, il est constant que nous en avons proscrit beaucoup d’aussi expressifs que ceux qui les ont remplacés : tels sont les changements qui arrivent chaque jour dans toutes les langues vivantes, quelques-uns d’utiles, peu de nécessaires,

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