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Origine & révolutions


les termes peuvent être les mêmes, & ne différer que dans la prononciation, dans l’accent, ou dans l’orthographe ; ceux qui liroient un ouvrage écrit en province, pourroient mettre sur le compte de la langue, ce qui ne devroit être attribué qu’à la façon d’orthographier.

On peut faire une remarque sur nos anciens écrivains, soit en vers, soit en prose ; c’est qu’ils écrivent presque toujours les pluriels sans s, & qu’ils en mettent au singulier. C’est peut-être à cet ancien usage qu’il faut rapporter celui d’écrire avec une s finale la seconde personne du singulier de l’indicatif des verbes dont l’infinitif se termine en er ; tu aimes, tu enseignes, &c. & c’est aussi, sans doute, l’origine de la bisarrerie que nous avons dans notre versification, de faire rimer ces singuliers avec des pluriels, sans qu’il en résulte autre chose, dans la versification, qu’une difficulté de plus qui n’est rachetée par aucun agrément.

Cependant la langue continua toujours à se perfectionner : on peut en voir les progrès dans les écrits de Froissart, de saint Gelais, de Seiffel, dans les lettres du cardinal d’Amboise, & sur-tout dans Comines. Ces ouvrages sont entre les mains de tout le monde. Mais le renouvellement des lettres, qui se fit sous François premier,

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