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des Langues Celtique & Françoise.


de déchiffrer, il dit qu’il ne put jamais venir à bout de l’entendre, ni même de la lire parfaitement.

Les soins que prit Charlemagne pour polir & perfectionner cette langue, n’eurent pas le succès qu’il s’en étoit promis, & son principal objet fut peut-être ce qui fit échouer son projet. Ce prince ne se flattoit pas que la langue tudesque fût parlée dans toute la monarchie, mais il espéroit du moins la perfectionner assez, pour qu’elle fût employée dans les traités, & pour faire rédiger les loix dans une langue uniforme. Selon un auteur Allemand, le plus fort obstacle aux vues du prince fut l’intérêt des gens d’église, qui faisant seuls leur étude du latin, dont on se servoit dans les actes publics, craignirent que leur ministere ne devînt inutile, si l’on parvenoit à les rédiger en langue vulgaire : loin de concourir à l’exécution d’un projet si utile au public, mais si préjudiciable pour eux, ils ne songerent qu’à le traverser ; & la volonté de l’empereur, par-tout ailleurs absolue, céda à l’intérêt des moines & des prêtres. On continua donc de se servir du latin dans les loix, les traités, & même dans beaucoup de contrats particuliers, & cet usage subsista jusqu’au regne de François premier, qui, par son ordonnance de 1529, re-