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des Langues Celtique & Françoise.


racteres hébreux, si l’on fait attention qu’il y avoit beaucoup de Juifs à sa cour, & entr’autres un nommé Prisc, qui étoit dans la plus grande faveur auprès de ce prince.

En effet, il étoit nécessaire que les Francs, en enrichissant leur langue de termes & de sons nouveaux, empruntassent aussi les caracteres qui en étoient les signes ou qui manquoient à leur langue propre, dans quelqu’alphabet qu’ils se trouvassent. Il seroit à desirer, aujourd’hui que notre langue est étudiée par tous les étrangers qui recherchent nos livres, que nous eussions enrichi notre alphabet des caracteres qui nous manquent, sur-tout lorsque nous en conservons de superflus ; ce qui fait que notre alphabet peche à la fois par les deux contraires, la disette & la sur-abondance ; ce seroit peut-être l’unique moyen de remédier aux défauts & aux bisarreries de notre orthographe, si chaque son avoit son caractere propre & particulier, & qu’il ne fût jamais possible de l’employer pour exprimer un autre son que celui auquel il auroit été destiné.

Les guerres continuelles dans lesquelles les rois furent engagés, suspendirent les soins qu’ils auroient pu donner aux lettres & à polir la langue. D’ailleurs les Francs ayant trouvé les loix & tous les actes publics écrits en latin, & que les mysteres