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Origine & révolutions


qu’avec le goût pour l’éloquence & la politesse du langage, que Varron & saint Jérôme supposent aux Gaulois, ils ne fissent paroître aucun ouvrage ; il est encore plus étonnant que, s’étant signalés dans tous ces pays par leurs expéditions militaires, ils aient négligé d’en conserver le souvenir par des histoires. Peut-être que les Gaulois n’étoient pas si frappés de leurs propres exploits, & que ce qui faisoit l’admiration des autres peuples, leur paroissoit leur simple devoir. Mais on ne trouve pas même qu’ils aient eu des archives. Je remarquerai en passant que Budée prétendoit que nous avions encore a cet égard la négligence de nos ancêtres [1].

En effet, ce n’est que le goût général pour les sciences & les lettres qui s’est emparé des particuliers de la nation, qui la sauvera un jour de

  1. Nunc omnia in tenebris latent injuria temporum, patriâque suâ Galli peregrinari videntur, soli propè omnium rerum suarum ignari. Itaque instrumentum regni nullum ne publicum quidem habemus, quod quidem certè magnoperè memorandum sit : sed hic est perpetuus hujus regni genius, rerum gestarum monumenta ut nihil ad rempublicam pertinere videantur. Budée. Voyez ses notes sur les Pandectes, page 89 & suiv.