Page:Lacombe - Dictionnaire de la langue romane - 1768.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée
xviij
Origine & révolutions


vers, dans lesquels croient renfermés les points de leur religion & de leur philosophie ; leur dessein étoit de tenir ces mysteres cachés au vulgaire, & que leurs disciples s’attachassent à cultiver leur mémoire, comme la garde des trésors de l’esprit. Aussi, nous ne voyons ni dans César, ni dans aucun autre écrivain de l’antiquité, que les Gaulois eussent écrit aucun ouvrage en vers ou en prose.

On parle avec éloge de la prudence des Egyptiens, qui tenoient les mysteres de la religion & des sciences cachés au vulgaire. Josephe reproche aux Grecs de souffrir que toutes personnes indifféremment écrivissent l’histoire, ce qui produisoit dans leurs histoires tant de fables & de contradictions honteuses, au lieu que chez les Hébreux la fonction d’écrire l’histoire étoit confiée aux personnes les plus illustres de la nation ; mais du moins les Egyptiens, en dérobant au vulgaire la connoissance des mysteres de la religion & des sciences, publioient l’histoire de leurs rois & des grands hommes de leur nation ; ce n’est que l’abus & la licence des Grecs à cet égard, qu’on peut reprendre. Cependant, la multitude de leurs écrivains en tous genres a conservé leur langue ; jamais les sciences, les belles-lettres & les arts