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des Langues Celtique & Françoise.


paroît venir du mot hébreu ou phénicien mahun, qui signifie maison ou demeure.

On peut croire que les Gaulois avoient reçu des Phéniciens les caracteres dont ils se servoient pour écrire leur langue. Ces caracteres étoient ceux mêmes dont les Grecs faisoient usage, selon César, qui dit, en parlant de la discipline des Druides, neque sas existimant ea litteris mandare, cùm in reliquis jerè rebus, publias privatisque rationibus, Græcis litteris utantur. Il dit ailleurs qu’après la défaite des Helvétiens auprès de Langres, on trouva dans leur camp un état écrit en caracteres grecs de ceux qui étoient sortis du pays. Plusieurs, à la vérité, prétendent que la colonie sortie de la ville de Phocée en Ionie, province de l’Asie mineure, qui passa dans les Gaules, & y fonda Marseille, pouvoit avoir apporté les caracteres grecs : mais ce sentiment paroît le moins probable.

Premièrement parce que Strabon, qui écrivoit sous Auguste, rapporte que les Celtes n’avoient commencé à fréquenter les Marseillois & à étudier dans leurs écoles, que depuis qu’ils furent soumis aux Romains.

En second lieu, si les Gaulois avoient reçu leurs caracteres par ceux de Marseille, il est vraisemblable que la langue de ces derniers auroit,