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des Langues Celtique & Françoise.


que celle des Druides fût familiere à tous les Gaulois. Ce qui paroît confirmer ce jugement, c’est que les noms propres des seigneurs de tous les pays de la Gaule, & plusieurs noms de lieux avoient une même terminaison ; Cingétorix, chez ceux de Trêves ; Dumnorix, chez les Edues ou Bourguignons ; Ambiorix, dans le pays de Liége, Eburonum ; Eporédorix, chez les Helvétiens ; Vercingétorix Auvergnat, &c. Nous ne voyons point de nos jours que des terminaisons semblables soient communes à des peuples différents, quoique chaque province en ait qui lui soient particulieres ; la raison en est qu’étant toutes soumises à un même prince, elles n’ont plus entre elles cette correspondance politique qui ne formoit autrefois qu’un peuple libre des provinces les plus éloignées. Tout concourt donc à prouver que toutes les Gaules avoient une langue commune & générale. La langue a dû même s’y conserver sans altération plus long-tems que chez tout autre peuple ; 1o. par la correspondance intime de toutes ses parties ; 2o. parce qu’il n’y a point de pays moins sujets aux invasions étrangères. Bien loin que les étrangers osassent attaquer les Gaules, nous voyons que les Gaulois, trop nombreux, étoient obligés de sortir de leur pays pour en

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