plus de chagrin à ma premiere visite, où je compte bien la demander, qu’elle n’a cru nous en faire toutes les fois qu’elle est venue nous voir in fiocchi. Maman m’a consultée sur tout ; elle me traite beaucoup moins en pensionnaire que par le passé. J’ai une Femme-de-chambre à moi ; j’ai une chambre & un cabinet dont je dispofe, & je t’écris à un secrétaîre très-joli, dont on m’a remis la clef, & où je peux renfermer tout ce que je veux. Maman m’a dit que je la verrois tous les jours à son lever ; qu’il suffisoit que je fusse coiffée pour dîner, parce que nous serions toujours seules, & qu’alors elle me diroit chaque jour l’heure où je devrois l’aller joindre l’après midi. Le reste du temps est à ma disposition, & j’ai ma harpe, mon dessin, & des livres comme au Couvent ; si ce n’est que la Mère Perpétue n’est pas là pour me gronder, & qu’il ne tiendrait qu’à moi d’être toujours à rien faire : mais comme je n’ai pas ma Sophie pour
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