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CHAPITRE VIII

RÉFLEXIONS SUR CE QUI PRÉCÈDE

Nous avons suivi la femme naturelle dans les différentes époques de sa vie, nous l’avons vûe, à sa naissance, objet des plus tendres soins de sa mère, recevoir d’elle les secours nécessaires à sa faiblesse ; encore enfant, mais déjà plus forte, nous l’avons vûe, exempte de la contrainte où ses semblables sont réduites, croitre librement et développer ses forces sous les yeux de la nature ; nous avons observé les changements qu’apportoit en elle le moment de la puberté ; nous avons vû naître ses 1ers désirs que le plaisir a suivis, plaisir aussi pur que vif, que n’empoisonnoient pas les maux que nos institutions ne cessent d’y mêler ; arrivée à l’âge viril, tandis que nos jours s’écouloient partagés entre les doux soins de l’amour et ceux de la maternité, nous avons cherché à connoitre tous ses avantages, et nous avons trouvé qu’il ne lui manquoit aucun de ceux que l’on pouvoit vraisemblablement désirer ; dans sa vieillesse, nous