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NÉMOVILLE.

et le docteur de Chantal, puis M. Demers, qui le regardaient avec un air de tristesse qui le frappa.

— « Que se passe t-il donc ici, ? » demanda-t-il, « pourquoi ces airs consternés ? On dirait qu’il est arrivé un malheur. »

— « Il est arrivé un grand malheur, en effet, répondit le curé ; soyez courageux, Paul ! D’ailleurs, tout espoir n’est pas perdu, nous les retrouverons. »

— « Mais expliquez-vous, au nom du ciel, qu’est-il arrivé ? »

Roger raconta l’accident qui avait séparé les deux sous-marins qui étaient à l’usage du docteur de Chantal.

— « Jeanne ! » fit seulement Paul, comme si toute sa douleur fut contenue dans ce nom aimé.

— « Partons immédiatement, séparons-nous et fouillons l’Océan en tous sens. Il faut les retrouver à tout prix. »

On mit immédiatement tous les canots submersibles en chasse, après les avoir munis de provisions pour plusieurs jours. Le curé ne voulant pas abandonner ceux qui devaient rester dans l’attente, bénit les voyageurs et leur dit : « Dieu vous guide vers elles. »