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NÉMOVILLE.

sée de quitter son père, ou, peut-être, n’avait-elle pas encore rencontré l’élu de son choix. Pour le docteur de Chantal, la conduite de sa fille n’était pas un mystère, il savait qu’elle aimait Paul, le secrétaire du gouverneur, et il approuvait pleinement son choix, qui répondait au sien, car le docteur aimait Paul comme un fils, et il savait qu’il n’aurait pu trouver un meilleur mari pour son enfant.

L’hôpital du docteur de Chantal était devenu insuffisant pour le nombre de malades. Paul lui suggéra de prendre l’ancienne chapelle et de la transformer en hôpital. Il n’y avait qu’un couloir qui séparait cette chapelle sous-marine de la demeure du médecin. L’idée parut bonne et fut immédiatement acceptée. Et quelques jours plus tard, le docteur de Chantal était l’homme le plus heureux de Némoville, quand il put accrocher une pancarte à la porte de l’ancienne chapelle, où on pouvait lire, en grosses lettres « Hôpital de Chantal. »

Avec son hôpital, son église et ses nombreuses résidences sous-marines, Némoville avait vraiment l’air d’une ville sérieuse maintenant. Roger s’en réjouissait ; il semblait qu’il eût réalisé l’irréalisable. Chaque jour apportait un événement heureux dans la ville mystérieuse,