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NÉMOVILLE.


CHAPITRE I.

L’ABBÉ BERNARD


On était au vingt-quatre octobre 1875, à huit heures du soir. La soirée était magnifique, quoiqu’un peu fraîche.

Dans les allées d’un jardin, qui contenait encore quelques fleurs tardives, un prêtre se promenait en récitant dévotement son rosaire. Ce prêtre pouvait avoir quarante ans, ou quarante-cinq, peut-être. Sa figure intelligente et belle, était jeune encore, quoique des cheveux blancs se mêlassent à ses cheveux blonds. Ce prêtre c’était l’abbé Bernard. Sa santé chancelante ne lui permettait pas d’exercer le saint ministère, et il était en visite chez un curé de ses amis. Sans doute l’abbé Bernard était toujours prêt à accourir au chevet d’un mourant et, quoiqu’il fût au repos complet, il ne se laissait pas aller à l’inaction.