CHAPITRE VIII.
UNE ÉPAVE.
Les funérailles de M. Richard avaient eu lieu. Marcelle semblait inconsolable, ou, comme la fille de Rachel, elle ne voulait pas être consolée. Un seul habitant de Némoville avait accès auprès d’elle : le docteur Desmarais. On prétendait que Marcelle et le médecin étaient fiancés, mais les mieux renseignés disaient que la jeune fille semblait plutôt craindre qu’aimer le médecin. Depuis la mort de son père, on eût dit qu’elle subissait l’influence de ce personnage, qui n’était guère sympathique ; quelqu’un avait même insinué que la fille de M. Richard éprouvait un sentiment plus doux pour le gouverneur, parce que, certains jours, elle avait rougi de plaisir en l’apercevant.
Mais, tout cela n’était que des on-dit, et Roger ne semblait avoir pour Marcelle que la courtoisie ordinaire chez un homme bien élevé. Les on-dit tombèrent d’eux-mêmes.
Il y avait deux jours que le curé Bernard était à Némoville, quand Roger lui proposa de faire une petite excursion de pêche à la surface