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NÉMOVILLE.

— « C’est vraiment merveilleux ce que vous venez de me dire, cela tient de la féerie, et je vous félicite d’avoir pu réaliser un rêve si extraordinaire, ajouta-t-il en riant, beaucoup d’hommes qui ont des ambitions plus modestes ne parviennent pas toujours à les satisfaire ; vous êtes un heureux mortel, monsieur le gouverneur, et je me demande ce que vous pouvez bien désirer de moi et ce que je pourrais ajouter à votre bonheur. »

— « Eh bien ! oui, monsieur l’abbé, vous pourriez ajouter au bonheur de tous les habitants de Némoville, en acceptant de devenir le curé de cette ville. Acceptez-vous la proposition ? »

Le prêtre hésitait ; il avait écouté le récit de Roger avec intérêt, mais il était loin de s’attendre à une telle proposition. Cela lui parut d’abord inacceptable ; il secoua la tête en signe de refus.

— « Je ne vous ai pas dit, sans doute, la raison qui me pousse à vous faire cette offre, c’est que tous les habitants de Némoville appartiennent à la religion catholique romaine, et que vous n’y manqueriez pas de bien à faire. Il y a dans cette ville des enfants nés depuis la fondation, et qui n’ont pas encore reçu le baptême,