— « Vois, donc, dit-il, quel monstre !… »
Et du doigt, il désignait une forme monstrueuse, en effet, qui restait immobile, à dix pieds à peu près, dans la mer.
— « Ce n’est ni une baleine, ni un requin, dit Paul, il n’en existe pas de cette taille. »
Et disant cela, il fit rouler un quartier de roc dans l’eau, à quelques toises à peine du monstre. Mais celui-ci resta immobile.
— « C’est singulier, dit Roger, j’ai envie de plonger et d’aller à la découverte. »
— « Y songes-tu, répliqua Paul, ce serait courir à une mort certaine, le monstre ne ferait de toi qu’une bouchée. »
— « Pourtant, je veux savoir à quoi m’en tenir, reprit Roger, d’un ton déterminé. Je vais m’attacher le câble autour de la taille et plonger tout simplement. L’eau est si limpide que tu pourras suivre tous mes mouvements, et si tu vois que je courre un danger, tu haleras le câble, et tout sera dit. »
Malgré les remontrances de Paul, Roger fit ce qu’il avait dit, et bientôt il se laissa glisser dans la mer. Il n’y resta pas longtemps.