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NÉMOVILLE.

En attendant, ils voulurent refaire le tour de l’île, ils poussèrent même la témérité jusqu’à s’approcher de la montagne, chaude encore. Mais enfin convaincus de l’inutilité de leurs recherches, ils revinrent vers la plage et s’étendirent au soleil pour se reposer. La marée baissait ; bientôt les brisants se découvrirent. Turko ne semblait attendre que ce moment, il n’attendit même pas que l’eau se fut retirée ; levant subitement le nez en l’air, il poussa un hurlement joyeux et partit à la nage. Roger et Paul qui s’étaient endormis, furent bientôt sur pieds et suivirent des yeux le chien, qui nageait avec assurance, en luttant contre les vagues très fortes, qui l’éloignaient du rocher et semblaient vouloir l’avaler. Un moment il disparut dans une vague monstre, qui sembla l’attirer au fond du gouffre.

— « Turko est perdu, » dit Roger avec regret : « mais que sentait-il donc de ce côté ? »

De l’endroit où ils se trouvaient, Paul et son ami ne virent pas Turko atterrir de l’autre côté du rocher. Mais Turko était sauf. Cependant, le pauvre animal était si épuisé par la lutte qu’il venait de soutenir contre les flots et si meurtri par les aspérités des récifs, qui avaient déchiré ses flancs, qu’il poussa un long hurle-