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NÉMOVILLE

le faisaient chaque fois que la température le permettait.

Depuis quelques jours, cependant, ces amis ailés ne venaient pas en si grand nombre, et cela attristait Gaétane et Jeanne, qui redoutaient de les voir déserter tout à fait cette île, dont ils étaient les seuls visiteurs, et pour les pauvres femmes une aimable distraction. Elles avaient pris l’habitude de voir les oiseaux de neige voleter autour d’elles, mendiant gentiment la becquée, qu’ils venaient prendre dans la main même des deux amies, et elles s’amusaient à voir les albatros se disputer entre eux les miettes qu’elles leur jetaient.

Un matin, Gaétane et Jeanne descendirent sur la plage, comme de coutume, pour y préparer leur déjeuner. Tandis que Jeanne allait voir aux filets qu’elle avait tendus au Roc de la Délivrance, Gaétane fit du feu et prépara le café ; cela fait elle rentra dans la grotte et collant son oreille sur la paroi, elle écouta un instant. Elle pâlit et murmura : « Hélas ! le doute n’est plus possible, nous sommes sur un volcan et une catastrophe se prépare. »

Jeanne revint traînant les filets remplis de poissons appétissants. Elles se mirent en train