Page:Lacerte - Némoville, 1917.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
NÉMOVILLE.

ment l’espoir de nous retrouver ; ce beau soleil me remet des pensées d’espoir dans l’âme. »

Jeanne n’était pas aussi optimiste, mais elle ne voulut pas décourager sa compagne, et répondit : « Vous avez raison, il ne faut jamais désespérer, car alors la vie n’a plus sa raison d’être. »

Une véritable nuée d’albatros venait de s’abattre sur l’île. Ces oiseaux semblaient chez eux et regardaient curieusement les deux femmes ; ils venaient tout près d’elles et prenaient sans cérémonie les miettes que celles-ci leur jetaient.

— « Si cette île n’a pas encore de nom », fit Gaétane, elle devrait s’appeler « l’Île aux Albatros. »

— « C’est le nom que nous lui donnerons, répondit Jeanne, et le rocher où nous avons atterri pourrait se nommer le « Roc de la Délivrance. »

— « Et la grotte ? » demanda encore Gaétane.

— « Pourquoi pas « Grotte Nemo », en souvenir de notre cher Némoville. »