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NÉMOVILLE

lequel on ne voyait aucune végétation. À une petite distance, cependant, se trouvait une île, qui semblait reliée au rocher sur lequel elles étaient par une chaîne de rochers submergés. On voyait de place en place surgir la tête d’un récif, et l’eau qui bouillonnait à d’autres endroits, faisait deviner qu’il y avait d’autre récifs à fleur d’eau allant tous dans la direction de l’île dont on apercevait la verdure, que le soleil couchant dorait, en ce moment. Elles sortirent du sous-marin quelques couvertures et ce dont elles avaient besoin pour se réconforter, et épuisées de fatigue, elles s’installèrent pour dormir. Il est sans doute inutile de dire que le sommeil ne fut pas peuplé de beaux rêves ; c’est, hélas ! la conséquence du malheur de laisser dans l’esprit des traces que le sommeil lui-même, ce grand médecin, ne peut effacer.

Le lendemain, les deux femmes s’occupèrent à trouver un passage pour se rendre à l’île, qui leur paraissait plus habitable que le rocher désert sur lequel elles se trouvaient. À une certaine heure, elles constatèrent que la chaîne de roches, qui reliait l’île au récif où s’était échoué leur sous-marin, étaient presque entièrement découverte. Elles s’aventurèrent courageusement sur les cailloux glissants, en ayant parfois de l’eau jusqu’à le ceinture et parvin-